Le survivalisme en famille, c’est une démarche de préparation et d’autonomie qui a gagné en popularité ces dernières années. Face à un monde en constante évolution, marqué par des crises économiques, des catastrophes naturelles, et des incertitudes sociales, de plus en plus de familles choisissent de se préparer à l’imprévu.
Mais qu’est-ce que le survivalisme en famille exactement ? Pourquoi ce mouvement a-t-il pris une telle ampleur, et qui sont les personnes qui l’inspirent ?
Nous allons ici explorer ensemble les concepts de base du survivalisme familial, en vous montrant comment cette approche vise à assurer la sécurité et le bien-être de chaque membre de la famille en cas de crise. Vous découvrirez également l’histoire de ce mouvement, né dans un contexte de peur et d’incertitude, et qui s’est progressivement transformé pour inclure une dimension familiale et communautaire. Et enfin, je vous présenterai les principaux acteurs et influenceurs du survivalisme familial, ces personnes et communautés qui partagent leur savoir-faire pour aider d’autres familles à se préparer.
I. Définition et Concepts de Base
Définition du survivalisme familial
Le survivalisme familial, c’est avant tout une démarche de préparation collective, en famille, pour faire face à des situations d’urgence.
L’idée est simple : anticiper et se préparer à des crises potentielles, qu’elles soient naturelles, économiques ou sociales, afin de garantir la sécurité et le bien-être de chaque membre de la famille.
Le survivalisme familial vise principalement trois objectifs :
- la préparation
- l’autonomie
- la sécurité
En se préparant à l’avance, la famille cherche à être indépendante des infrastructures publiques en cas de perturbation majeure.
Les principes fondamentaux
Le survivalisme familial repose sur plusieurs principes clés. Tout d’abord, la préparation est essentielle. Il s’agit de se préparer à divers types de catastrophes, qu’elles soient naturelles (comme les tempêtes, les inondations) ou humaines (comme les crises économiques ou sociales). Cela inclut le stockage de ressources essentielles comme la nourriture, l’eau, les médicaments, et d’autres biens de première nécessité.
Ensuite, il y a l’autonomie. L’idée est de rendre la famille capable de subvenir à ses besoins de manière indépendante, sans compter sur les services publics ou les infrastructures extérieures. Cela passe par l’autonomie alimentaire (par exemple, cultiver un potager), énergétique (comme installer des panneaux solaires), et sanitaire (avoir des connaissances en premiers secours, ou savoir filtrer et stocker de l’eau potable).
Un autre principe fondamental est la transmission des savoirs et compétences. Dans le cadre du survivalisme familial, chaque membre de la famille doit être formé et capable de contribuer à la sécurité collective. Les adultes apprennent aux enfants les compétences nécessaires à la survie et à l’autonomie, comme les bases de la cuisine avec des produits de longue conservation, la gestion de l’eau, ou encore la reconnaissance des plantes comestibles.
Cette transmission intergénérationnelle renforce les liens familiaux et assure que chaque membre est prêt à faire face à une situation d’urgence.
La place de la famille dans le survivalisme
Dans le survivalisme, la famille occupe une place centrale. La solidarité familiale est un élément clé : chaque membre a un rôle précis et contribue à l’effort collectif. La préparation n’est pas seulement une question d’équipement ou de stock, mais aussi de cohésion et d’entraide.
En travaillant ensemble, la famille se renforce et devient plus résiliente face aux crises.
De plus, l’éducation des enfants est indispensable dans cette démarche. Les plus jeunes ne sont pas simplement des spectateurs ; ils sont activement impliqués dans la préparation. Ils apprennent non seulement des compétences pratiques, mais aussi des valeurs telles que la responsabilité, l’autonomie, et la solidarité. Ces enseignements les préparent à devenir des adultes capables de faire face aux défis de manière sereine et efficace. Bien sûr les enseignements vont dépendre des âges et des maturités de vos enfants.
II. Histoire du Mouvement Survivaliste
Les origines du survivalisme
Le survivalisme est un mouvement qui a pris naissance aux États-Unis dans les années 1960-1970, dans un contexte marqué par la peur de la guerre nucléaire et les incertitudes économiques. À cette époque, le monde était en pleine Guerre froide, et la menace d’un conflit nucléaire pesait lourdement sur les esprits. Les premières formes de survivalisme étaient principalement motivées par le besoin de se préparer à une éventuelle destruction massive, avec des abris antiatomiques, des stocks de nourriture, et des plans d’évacuation.
Parallèlement, les crises économiques qui ont secoué les États-Unis, notamment l’inflation galopante et la hausse des prix du pétrole dans les années 1970, ont renforcé la nécessité pour certains de se préparer à des périodes de pénurie. C’est dans ce contexte de méfiance envers les institutions et d’incertitude face à l’avenir que le survivalisme a commencé à se structurer en tant que mouvement, avec des communautés de personnes partageant les mêmes préoccupations et se conseillant mutuellement sur les meilleures pratiques de survie.
L’introduction de la permaculture en Australie comme facette du survivalisme
Un autre mouvement qui s’est développé pendant la crise pétrolière des années 1970, bien que rarement présenté comme du survivalisme, est la permaculture. Né en Australie sous l’impulsion de Bill Mollison et David Holmgren, la permaculture est une réponse aux défis posés par la dépendance aux ressources fossiles et à l’instabilité économique. Ce concept repose sur la création de systèmes agricoles durables et autosuffisants, en s’inspirant des écosystèmes naturels.
La permaculture, bien qu’ancrée dans une approche écologique, partage de nombreux principes avec le survivalisme. Elle vise à créer une résilience locale et personnelle face aux crises globales, en s’assurant que les besoins essentiels comme la nourriture, l’eau, et l’énergie peuvent être satisfaits de manière durable et autonome.
En ce sens, la permaculture peut être vue comme une forme de survivalisme axée sur la durabilité à long terme plutôt que sur la simple préparation à court terme. Ce mouvement australien a depuis influencé des milliers de personnes à travers le monde, montrant une autre voie pour se préparer aux crises futures, tout en préservant l’environnement.
Évolution du mouvement vers le survivalisme familial
Au fil des décennies, les motivations derrière le survivalisme se sont diversifiées. Si les premiers survivalistes étaient principalement préoccupés par la guerre nucléaire, les crises économiques et les catastrophes naturelles ont peu à peu pris une place centrale dans les préoccupations du mouvement. Les catastrophes naturelles de grande ampleur, comme les ouragans, les séismes, ou encore les incendies de forêt, ont montré que les crises pouvaient frapper à tout moment, et souvent de manière imprévisible.
Cette évolution a conduit à une transition vers un survivalisme plus axé sur la famille et la communauté. De plus en plus de familles ont commencé à s’intéresser à ces questions, non pas seulement pour se préparer à des scénarios apocalyptiques, mais aussi pour être prêtes à affronter les aléas de la vie quotidienne.
Cette dimension familiale du survivalisme met l’accent sur la transmission des savoirs, la protection des proches, et la coopération au sein de la cellule familiale pour renforcer la résilience face aux crises.
Le survivalisme en France et en Europe
En France et en Europe, le survivalisme s’est développé plus tardivement, mais il s’est rapidement adapté aux spécificités culturelles et régionales. Contrairement aux États-Unis, où le survivalisme est souvent associé à une culture de l’indépendance et de la méfiance envers l’État, en Europe, il a pris une forme plus communautaire et pragmatique.
Les Européens ont adopté et modifié les concepts américains pour les adapter à leurs propres contextes. Par exemple, en France, le survivalisme met souvent l’accent sur l’autonomie alimentaire et énergétique, avec un retour aux pratiques agricoles traditionnelles, comme le potager familial ou la conservation des aliments. Les spécificités régionales, telles que les différentes conditions climatiques et les structures sociales plus collectivistes, ont également influencé la manière dont le mouvement s’est implanté en Europe.
Aujourd’hui, le survivalisme en France et en Europe est un phénomène en croissance, avec des communautés actives en ligne et des événements dédiés. Ce mouvement continue d’évoluer, intégrant de plus en plus de familles qui cherchent à se préparer aux défis du futur tout en préservant une qualité de vie proche de la nature et de la simplicité.
III. Principaux Acteurs et Influenceurs
Les figures emblématiques du survivalisme familial
Le survivalisme familial a été fortement influencé par plusieurs figures emblématiques qui ont joué un rôle clé dans la diffusion et le développement de ce mouvement.
Parmi les pionniers, James Wesley Rawles est un nom incontournable. Ancien officier de l’armée américaine, il est devenu l’un des auteurs les plus influents dans la communauté survivaliste. Ses ouvrages, notamment « Patriots: A Novel of Survival in the Coming Collapse, » combinent fiction et conseils pratiques pour se préparer à divers scénarios de crise. Rawles est également le fondateur de « SurvivalBlog« , l’un des premiers et des plus importants sites consacrés au survivalisme, qui offre une multitude de ressources et d’informations pour les familles cherchant à se préparer.
En Europe, Piero San Giorgio est une autre figure centrale du survivalisme familial. Cet auteur suisse d’origine italienne est surtout connu pour son livre « Survivre à l’effondrement économique », qui a rencontré un grand succès. San Giorgio y développe des stratégies pour se préparer à un éventuel effondrement de la société, en mettant l’accent sur la résilience familiale et l’autonomie. Il insiste sur l’importance de l’organisation familiale et communautaire pour faire face aux crises majeures, apportant ainsi une dimension plus collective et européenne au mouvement.
Communautés en ligne et réseaux sociaux
Le survivalisme familial a également trouvé un terrain fertile sur internet, où de nombreuses communautés en ligne et réseaux sociaux permettent de rassembler des familles autour de cet intérêt commun. Les forums de discussion, les groupes Facebook, et les chaînes YouTube dédiés au survivalisme sont devenus des lieux d’échange incontournables.
Ces plateformes permettent aux familles de partager des conseils pratiques, de discuter des meilleures stratégies de préparation, et de rester informées sur les tendances et les innovations en matière de survivalisme. Par exemple, des chaînes YouTube comme « Canadian Prepper » ou « The Urban Prepper » proposent des vidéos sur divers aspects du survivalisme familial, des tests de matériel à la construction de kits de survie, en passant par des discussions sur l’autosuffisance alimentaire.
Livres, blogs et autres ressources
Pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances et se préparer en famille, il existe de nombreuses ressources disponibles. Les livres constituent un point de départ idéal pour comprendre les fondements du survivalisme familial. « Survivre à l’effondrement économique » de Piero San Giorgio, déjà mentionné, est une lecture essentielle pour quiconque s’intéresse à la résilience et à l’autonomie. Un autre ouvrage recommandé est « The Prepper’s Blueprint » de Tess Pennington, qui offre un guide étape par étape pour préparer sa famille à divers types de crises, allant des catastrophes naturelles aux pannes d’infrastructure.
En plus des livres, de nombreux blogs et sites internet dédiés au survivalisme offrent des conseils pratiques et des retours d’expérience.
Conclusion
Le survivalisme en famille n’est pas seulement une réaction aux incertitudes du monde moderne, mais une véritable philosophie de vie qui repose sur la préparation, l’autonomie, et la solidarité. En intégrant ces principes dans votre quotidien, vous vous assurez que votre famille est prête à faire face à diverses crises, qu’elles soient naturelles, économiques ou sociales.
Ce mouvement, qui a pris ses racines dans les peurs de la Guerre froide, a évolué pour devenir une pratique familiale et communautaire, adaptée aux réalités contemporaines.
L’histoire du survivalisme montre que se préparer ne signifie pas céder à la peur, mais plutôt adopter une approche proactive pour protéger ses proches et garantir leur bien-être. Grâce aux enseignements des figures emblématiques du mouvement, aux communautés en ligne, et aux nombreuses ressources disponibles, chaque famille peut aujourd’hui s’informer et se préparer de manière sereine et efficace.
Encore plus avec des enfants, une préparation ludique est très clairement la plus efficace.
En conclusion, le survivalisme familial est une invitation à reprendre le contrôle sur son avenir, à cultiver l’autonomie et à renforcer les liens familiaux. C’est une démarche responsable qui, loin de l’individualisme, mise sur la force du groupe familial pour traverser les épreuves de la vie avec confiance et résilience. Se préparer ensemble, c’est aussi vivre mieux ensemble, en étant prêts à affronter ce que l’avenir pourrait nous réserver.